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Magie désertique
LE VIDE
HORIZONS MAGIQUES
RSVP
LA BAULE ET L'OBOLE
LE ROI ET LE MINISTRE
BOURRAGE
LE TISSERIN
La VÉRITÉ
Le Poète
Hommage à PAPI
UNIVERSITÉ
Glou-glou pour un voisin
Prends ma B...
ÉPITAPHE
INVITATION AU PARADIS-MASSACRE
THÈSE
L'HOMME DE LA DANSE
AMOUR
LA GUERRE DE SHABA
SOLIDARITÉ
Ksar el Seghir
PRINCIPES
Il faut toujours se dire quon s'aime

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Magie désertique

Pour faire plaisir à Tonton
Marabout tond
Une chèvre et trois moutons.
L'amulette est prête,
Que commence la fête.
Joyeux, marabout rit,
Et montant à Paris,
Marabout dit :
Je suis comme au Paradis,
Et le ferai voler,
L'éléphant sur les Champs Élysées !
Mais, tout le monde l'a vu :
L'éléphant n'est pas venu.
Pas fou !
Alors sous son boubou,
Marabout bout !
Il pense qu'on le bafoue.
Marabout boude
Le défilé de Goude,
Et de dépit, marabout crie.
Perdant la foi,
Tristement marabout boit.
Et c'est un marabout gris
Que ce marabout bourré
Qu'on voit sur son tapis, étalé.
CéGé

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LE VIDE

Ni triste
Ni gai
Ne subsiste
Qu'une sensation de submersion
Dans quelque vague
D'indifférence excessive
Dans quelque vide
D'insensibilité anesthésique
La lassitude.
Quelque passivité
M'aurait fait la cour
M'aurait séduit
De manière passionnante
Ne serais-je peut-être pas
Quelque ombre ambulante
À la quête futile
D'une Substance expressive
Afin de restituer le Sens
La Sensibilité
La voix
Enfin
Le Moi.
Edoh Torgah

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HORIZONS MAGIQUES

Femme, tu es la vie, mon rêve
L'univers avec ses joies et ses peines
Dans le coin d'un regard radieux
Dans le coin d'un sourire triste
Ton corps, femme, est la nature même
C'est la vie d'heurts et d'harmonie
C'est l'espace infini et sublime
Où mon regard se perd un soir d'effluves
Dans la quête intense d'un monde vrai
Femme, ton corps est la nudité
Qui fait rêver à travers la nuit
Cette immensité où se perd l'âme
Ce lit soyeux de mon corps transi
Où les draps épousent ses contours et mes peines
Ton corps est l'étendue de mon itinéraire
Mélange sablonneux et pâturages verdoyants
Montagnes de mes peines et de mes vains désirs
Vallées de mes cascades, explosion d'un grisé
Plaines de mes soupirs repus d'être retrouvé
Ce corps est un grand désert scintillant
Où je me mire pour appréhender mon image
Que je parcours pour sentir les vibrations.
Ce corps a une forêt mystérieuse
Lieu fécond où je vais chercher mon image
Ce corps est mon espace de vie, de vérité
À travers ces courbes et ces creux
Qui chantent sa divine et délicieuse beauté.
M-A Somdah

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RSVP
une vie
cloîtré
derrière un mur
mûr de méfiance
loin loin des autres
livré
au jeu de cache-cache
avec Sentiments et Passions
la Timidité
la Timidité
touchée et souffrante,
veuillez franchir
ce mur
venez découvrir
cet Univers personnel
et,
si possible
s'y nicher.
For Y

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LA BAULE ET L'OBOLE

À la Baule
Obole
Tièdes
dans le bol des autres
enthousiastes
Mendicité propose
Démocratie dispose.
À l'Aube des revendications,
Douce Aubade
plein la bouche
plein le louche
des regards louches
et du looch
pour les sujets affamés
maladifs !
Liberté indispose
Pauvreté oblige
La Faim,
Vers sa fin
Tire enfin ?
Edoh Torgah

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LE ROI ET LE MINISTRE

La raison du plus fort est toujours la meilleure
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un ministre se satisfaisait
Du discours courant des ondes pures.
Un roi survint suite à une attaque dure
Et que la colère en ces lieux attirait.
- Qui te rend si hardi de troubler mon élevage
Dit cet animal plein de rage.
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond le ministre, que votre
Majesté ne se mette pas en colère,
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas informant
Dans le courant
Plus de vingt stations au-dessous d'Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon
Je ne puis troubler sa moisson.
- Tu la troubles, reprit cette Majesté cruelle.
Et je sais que de moi tu médis sans arrêt.
- Comment l'aurais-je fait si je ne l'ai pas lu
Reprit l'homme des bureaux,
Je tète encore ma mère.
- Si ce n'est toi c'est donc Perrault.
- Je ne le connais point.
- C'est pourtant quelqu'un des tiens
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos journalistes et vos politiciens.
On me l'a dit : il faut que je me venge !
Et là-dessus, au fond des orangeraies
Le roi l'emporte, et puis le cou lui tranche
Sans autre forme de procès.
avec Jean De La Fontaine

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BOURRAGE

Quand je serai grand,
Je n'oublierai jamais,
Ces petits enfants.
Repérage.
Bleu à l'horizon,
Ils jouaient à l'avion.
Soudain,
Passent les missiles.
Démarrage.
Frappe microchirurgicale.
Propre et sans ménage.
Tiens ! Lavage.
Pas de morts à l'horizon,
Juste bombardage,
Sur les ponts,
Et les pistes d'atterrissage.
Recadrage. Feu ! Plus de forage.
Ruines et plus de maisons.
Toujours aucun mort à l'horizon ?
Rien que des tanks et des avions.
Informatage.
Feu Innocent !
Pas de survivants,
Mais toujours aucune tache de sang.
Rien que de belles informations.
Les ciseaux, pas d'usage.
Auto-censurage.
O RAGE
Embarquage

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LE TISSERIN

Maintenant
l'oiseau tisserand,
notre ennemi,
a pactisé avec l'Épouvantail
notre égide.
À présent,
l'Épouvantail
vêtu d'amitié
fait sa proie de l'oiseau
qui a dévoré notre semence
Alors
la récolte est maigre
et aigres
les chants des moissonneurs
qui s'entre-déchirent.
Edoh Torgah

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La VÉRITÉ
Blanc c'est blanc
Sans couleur,
Mon fils.
Le Noir,
C'est une couleur,
Le jaune aussi,
Voilà pourquoi
Le café au lait
est
COLORÉ.
Si Blanc est blanc
Donc
INCOLORE,
Comme l'eau
Lucide,
Alors
Quelle lucide transparence !
Des mensonges !
Des mensonges !
Mon fils.
Edoh Torgah

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Le Poète

Un poète pète :
Pouèt ! Pouèt !
Et il pue, le poète.
POUÈT !
Assis sur la carpette
En se tenant la tête
Le fond de sa salopette
Sent la crevette.
Passant par là, un Prophète
Rit de ces coups de trompette
Et sans gêne persévère
À railler notre trouvère.
Mais Pouèt !
Lui aussi il pète
Et ainsi mêle son son à la fête.
Dailleurs, pas besoin d'être prophète
Pour savoir que ça se répète.
Pouèt.
Granpouète

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Hommage à PAPI

Je te salis Papi
Pour la poudrière que tu me laisses
en héritage.
J'arrose ta dernière demeure
de ma semence
pour le parapluie que tu me lègues.
Pour les éthiopiens malnutris,
les kurdes décimés et les slaves aux abois,
je te fais pipi de ma canne.
Pour le déséquilibre des porte-monnaie,
je te baisse mon froc bien bas.
Petit Nègre

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UNIVERSITÉ

Du bac à la fac
Il y a du lac
Un océan
Immense comme un rêve
Mais houleux
Comme un désir ardent.
Du bac à la fac
Ils se démènent
Chaque jour
Dans leurs cerveaux,
Une épée de Damoclès
Au-dessus d'eux.
Fac
Ta sortie est un cul-de-sac
Une impasse
Où se figent les uns,
Perdus,
Une impasse
Que d'autres enjambent
Prestement, pour un soleil
Quelconque
M.A Somdah

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Glou-glou pour un voisin

Glou glou
je bois
à la santé
de mon voisin
que la maladie a épargné.
Je bois goulot
contre volonté
pour les bourgeois
et tous ceux d'en haut
hic !
Jen bois
qui se frottent les mains
hic !
en voyant hic ! les affamés
garder leur dernière force.
Je bois
pour l'impotent
que l'étreinte de l'impôt n'a pu achever !
Hic !
Comme il fait bon boire
à la crève
du curé ventripotent
qui s'en met plein le coffre
sur le dos des bougnats.
De coupe en coupe,
je glougloute
pour entchadoriser
mes yeux
devant le monde nu,
ayant la misère
pour tout habit honorable.
Malalou

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PRENDS MA B...

Prends ma bite
Sens-la frémir,
Prends-la vite,
Elle te fera gémir.
Tourne-toi d'abord,
Je ferai un autre abord
Des fentes de ton corps.
Maintenant
Je vais et je viens
Entre tes mollets,
Je m'emballe et me retiens.
Avant de t'empaler,
Livre moi tes seins,
Que je te donne mon fouet,
Que tu me branles de tes mains,
C'est mon plus grand souhait.
Prête moi tes seins,
Que je les comble de baisers,
C'est le meilleur festin
De cette douce nuit d'été.
Adnane

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ÉPITAPHE

À mon petit chérubin
Qui ce beau matin
Est parti glaner
Sans tétine ni bonbon
Avec ses compagnons
Dans les perdus domaines
De la décharge où nous vivons.
Tous sont revenus,
Après une rude journée
Dans les obscures avenues
De la ville condamnée.
Le mien fut retenu
Par une balle inconnue,
Dans son coeur de bambin
Elle s'est frayée un chemin.
Aucune chance de survie !
Le tireur est ravi !
La frappe est chirurgicale !
Le Papy Rond

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INVITATION AU PARADIS-MASSACRE

Chaque soir et chaque jour
Quand il pleut du feu sur
l'ivresse d'amour,
et, neige du plaisir mortel sur
les fleurs du coeur,
le paradis invite l'homme sauvage
pour qu'il garde son souvenir massacré
de l'homme sage.
Chaque jour et chaque soir,
quand les larmes sauvages déchirent
le corps de l'espoir,
et le mal s'affole de son abus noir,
le paradis sacré pleure ses anges tordus
l'odeur du sang brûlé empuantit les fleuves
étendus,
et les fruits de joie deviennent
une passion déçue.
Chaque jour et chaque soir,
il pleut sur notre paradis désespoir,
nos fruits, nos arbres,
nos fleuves, nos fleurs;
aujourd'hui le feu satanique
abîme leur gloire.
Khalil Mustapha

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THÈSE

Il a repassé
Les plus belles années de sa vie
A étudier l'art de la virgule
Dans le repli
De l'oeuvre d'un méchant écrivain.
Depuis lors
IL pontifie
Très sérieux et pompeux.
C'est du vent Ami Étudiant
Oublie-le, ami
L'oeuvre est une réalité vivante
Et lui, le pontife,
N'est qu'un croque-mort
N. Tidjani-Serpos

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L'homme de la danse...

Quand je danse, je bois
Et je fume de mon verre invisible
Un verre imaginaire
Et pourtant, les autres, jaloux
Qui me regardent
Me pensent un fou indomptable
Moi, le Noir Africain au rythme
Ancestral, moi l'Homme
De la Danse !
Sam Abongaby

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AMOUR

Il n'y a qu'une beauté
Sereine entre ses émules
L'oeil fermé elle manipule
Sa quiétude opiacée
Qui es-tu à mon flair
Pourquoi taire tes secrets
Fille aux couleurs de la paix
Poème que j'espère
Pinceau griffant le ciel
Tu reviens par un galion
Il te souvient sur le pont
Un nuage plein de fiel
Ainsi vas-tu beauté
Liqueur étrange qui brûle
Sans cet orgueil de formules
Notre douleur jusqu'aux pieds.
Hervé Palissot

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LA GUERRE DE SHABA

Tam-tam sinistre
Pour un masque de paix
Haba ! et Shaba.
Ils sont revenus
Et Pinocchio danse.
Le nouveau nom des GI'S
C'est la Légion Étrangère.
N. Tidjani-Serpos

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SOLIDARITÉ

Peuple de Somalie
À force de t'entendre gémir
Je suis devenu un de tes poumons
Je fredonne ce chant
Pour que tu humes
L'air sain de Zéphyr
Quand sifflote la brise vespérale
Peuple de Somalie
Je suis le fils du monde
Qui viendra élever en ton sein
La tour des hommes
Dans mon viatique
Je garderai pour toi une auréole
Et je joncherai tes pas
D'impérissables fleurs
Peuple de Somalie
Je suis mû par une force télépathique
Cette force est la puissance de
ta voix
Qui m'intime l'ordre de crier
Somalie, Somalie, ton nom a fait
de moi
Un vindicatif sans pareil
Peuple de Somalie
Même les chaînes originelles qui
te lient
Même les chaînes du satyre
Je les détacherai, amarrerai l'arche
Et crierai : à bord pour le nouveau
monde.
Quand j'aurai drainé
Vers ton sol
Tous les océans
Tous les fleuves
Toutes les mers du monde
Quand j'aurai
Comme Soundiata
Pour sa mère
Transporté jusqu'à toi
L'illustrissime Baobab nourricier.
Davis Siglo

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Ksar el Seghir

En face l'Espagne, la mer, les bateaux,
le détroit aux sillons argentés
où croisent pétroliers et cargos
Gibraltar à droite, des rêves de traversée,
Et deux gros nichons bleus
entre la mer et les cieux
avec huit paires d'yeux
braqués sur eux.
Par derrière, la falaise et à gauche l'océan
à droite la Méditerranée et devant,
le camp de toiles bleues
où ces beaux nichons font rêver d'eux !
Qui n'a rêvé d'une approche en solo
vers les gros lolos dans le bleu des flots ?
Cela, personne n'osera vous le dire
mais ce que je viens d'évoquer
fait déjà huit soupirs pour un sourire,
huit regrets ravivés,
huit paires d'yeux embrumés,
huit âmes esseulées,
Sans oublier deux seins bleus
entre la mer et les cieux.
El Touriste

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PRINCIPES

Voici
Aux lèvres
Gercées de
Chaleurs dedans
Et les mains égorgées
Qui disent la musique
Du sang
Aux frontières du
Néant je sais
Coincer le pur écho
De mes pas
À l'asile d'une toile, le baiser
De deux angles dessine
Un nouveau
Ciel.
Hervé Palissot

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Il faut toujours se dire quon s'aime

Il faut toujours se dire qu'on s'aime
Le matin, à midi, le soir
Se le dire et se le répéter même
La nuit quand il fait noir.
Tu dois toujours me dire je t'aime
Ce sont tes mots qui me font vivre
Et c'est ta voix qui me délivre
Des doutes et de mes peurs soudaines.
Je dois toujours rire avec toi
Pleurer de rire, rire de pleurer
Avant que les nuages bas
Ne complotent contre nos années.
Donne un coup de pied au caillou
Qui encombre notre sentier
Mais veille avec un soin jaloux
Aux grains de sable dispersés. .
Recueille la tendre violette
Dis au ruisseau que son murmure
Te rappelle une chansonnette
Que je n'ai jamais oubliée.
Pose un doigt léger sur mes lèvres
Quand mes yeux lancent des éclairs
Souris d'une colère brève
Ne crains pas la vive lumière.
Mais surtout écoute mon coeur
Dans la bourrasque ou le silence
Retiens un peu ton impatience
Attarde-toi, c'est le bonheur.
André TERPMAN